visite en nacelle du gouffre de proumeyssac
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LES CRISTALLISATIONS
Les triangles sont, en vérité, les concrétions les plus extraordinaires... mais il en est d’autres, très belles et très intéressantes : A une quarantaine de mètres de haut, au niveau d’une couche de marne grise, coincée entre deux couches de blocs de calcaire maestrichien, quatre superbes concrétions monumentales de quelques tonnes chacuneornent la voûte, tels les diamants d’une couronne. Ce sont nos fontaines pourvoyeuses de paillettes. La Méduse, la Sirène, la cascade et la pieuvre, alimentées par l’eau très chargée en calcite qui s’échappe de quatre diaclases, ont été formées dans les premiers temps du gouffre. Impressionnantes, elles laissent aujourd’hui s’égoutter cette eau sur les poteries qui se transforment dans le courant d’une année, en de véritables bijoux.
Alchimie encore du côté des “perles des cavernes“ ; le petit grain de sable qui traîne par là, dans un trou rempli d’eau est ballotté au gré des flots, et tourne, tourne, tourne... On dit pourtant que “Pierre qui roule n’amasse pas mousse“. C’est une contrevérité, je vous l’assure, car ce minuscule grain de sable se vêt de calcite à chacun de ses tours, et grossit lentement, lentement, tout comme une perle dans son huître.
Les draperies : la goutte d’eau glisse le long du rocher, comme une goutte de pluie sur une vitre. La deuxième goutte suit la première, la troisième suit encore le même chemin... Chaque goutte dépose ainsi ses cristaux de calcite sur la même trace. Ainsi se tissent ces superbes “draperies“ translucides, brillantes et ...sonores. Délicatement, avec un petit bâton ou le doigt, il est possible d’en tirer quelques mélodies !
Les stalactites...(qui tombent !), et les stalagmites... (qui montent), sont des concrétions très connues et appréciées. Chacun sait que les gouttes d’eau mettent bien un siècle pour fabriquer, en chutant, un petit centimètre de stalactite. En fait, la longueur et le temps sont fonction du volume d’eau qui passe, de sa teneur en calcite et de la température ambiante...
La stalactite et la stalagmite qui, à mi-chemin, se rencontrent, forment quoi?... une colonne, évidemment.
Mais il est des stalactites indociles : ce sont les “excentriques“. Tout à coup, sans dire pourquoi ni comment, elles quittent le droit chemin et partent vivre leur vie. Elles restent, bien sûr, prisonnières de leur mère-stalactites, mais elles trouvent le moyen de s’écarter à l’horizontale, de remonter, de tourner, de virer... Et personne, pas même les plus savants, ne peuvent très bien expliquer ce qui leur a pris pour partir ainsi à l’aventure. On parle de “courants d’air“, de “principe de capillarité“ allez savoir ! ...Elles sont belles et curieuses, en tout cas.
Les fistuleuses... sont très très fines, et toujours avec une goutte d’eau au bout qui n’en finit pas de tomber. En fait, si on les examine de bien près, on se rend compte qu’elles sont évidées au centre, comme un tube (comme une paille avec laquelle on boit l’orangeade l’été !), et qu’au lieu de couler sur l’extérieur, comme pour les autres stalactites, l’eau s’infiltre doucement à l’intérieur : c’est pour cela qu’il y a toujours une goutte qui se gonfle, tout au bout, avant de tomber !

Il y a aussi ces murailles qui forment des digues et emprisonnent de petits lacs, les “gours“ ; elles sont entièrement fabriquées en calcite et grandissent au fur et à mesure que l’eau remplit ces petits lacs. A ces endroits-là, l’eau est vive, et court. Elle déborde de ces digues qui accrochent la calcite au passage. C’est ainsi que ces murailles peuvent atteindre des hauteurs variant de quelques centimètres à plusieurs mètres !
Dans ces eaux actives, remuantes, on trouve des concrétions arrondies qui ressemblent étrangement à des têtes de choux-fleurs. Alors : “concrétions en choux-fleurs“, c’est leur nom.

Et nous finirons en vous reparlant des triangles, de ces fameux triangles, qui eux, contrairement aux choux-fleurs, ne se rencontre qu’en eau très peu profonde et surtout très calme.
La calcite peut prendre de multiples formes cataloguées (plusieurs centaines), mais les principales se laissent admirer au plus profond du gouffre de Proumeyssac.